フランス語講師陣からのメッセージ


湘南日仏協会の皆様、

ご縁があって湘南日仏協会の講読講座で Le Petit Prince をご一緒することになりました。

初めて[星の王子様」という本に出会ったのは憧れの従兄弟のお兄ちゃんが私が8才の時にプレゼントしてくれた時でした。日本語で仮名が振ってあったので読もうと思えば読めたのでしょうが、心を奪われたのは出てくる絵の数々でした。3才でベルギーに住んでいたので当時は頭の中が日本語とフランス語が飛び
交っていました。

2回目はイタリアで通っていたアメリカンスクールのフランス語の授業で。フランス語と英語の対訳で
授業に
ついていくのがやっと。でも1度以前に目にしていたので怖がらずに予習をすればなんとかついていけました。

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回目は18才でベルギーのフィニシングスクールの文学のクラスで、この時にじっくりと内容を先生が紐解いていってくださいました。非常に心に残る
授業で話し合い(意見交換)に時間が割かれて、話の広がりや脱線にワクワクしたのを今でも覚えています。この学校での授業はどれも魅力的で沢山代った学校の中でも最も私に影響を与えてくれました。卒業試験もLe Petit Princeで無事合格。

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回目は50代の時に大学生の人達にこの本を通じて私が得たものを伝えたくて教材に採用しました。ここでもこの本を通して学生の豊かな発想と
感受性に感動。

そして今70才代になってまたこの王子様と付き合える毎週が楽しみになっています。この機会を与えてくださった湘南日仏協会、
脱線の多い授業に
お付き合いくださっているLes Princessesに感謝申し上げます。

毎年何か新たなチャレンジをしたいと思い、今年からユーチューババーになりました。我が人生の失敗談の独り言です。良かったら覗いてみてくださいませ。


YouTube :  REIKO
S VLOG

松崎玲子



Bonjour ! 

Je m’appelle Isabelle.

De mon premier séjour au Japon –il y a fort longtemps- j’avais gardé un doux  souvenir  de Kamakura. C’est donc tout naturellement que j’ai voulu m’y installer  lorsque je suis revenue vivre au Japon. Désormais, mon quotidien est bercé par les vagues du Pacifique et, en été, par le chant des cigales.

Outre mes loisirs, l’enseignement de la langue française me procure de grandes satisfactions.

J’ai de nombreux élèves japonais très fidèles et c’est un plaisir de les retrouver chaque semaine, au fil des années.  

Leur point fort ? Ils n’hésitent pas à parler en français, même si  parfois ils ne connaissent pas un mot ou une expression. Si vous voulez faire des progrès, suivez leur exemple : n’aillez pas peur de vous exprimer. Si vous ne connaissez pas le mot exact, donnez un synonyme ou essayez d’expliquer d’une autre manière. Et si si vous  vous trompez, ce n’est pas grave.  Le plus important est d’essayer d’utiliser vos connaissances.

 

Mon conseil : ayez confiance en vous !

                                                                                     Isabelle Despert-Okumura


« Bonjour! Enchantée de faire votre connaissance ! »

« Bonjour », me répondit Madame S.

 Après les présentations habituelles, je continue.

« Quel a été votre parcours dans l'apprentissage du français ? »

« J'ai commencé le français il y a 2 ans avec un professeur qui ne cessait de corriger ma prononciation. J'ai vite décroché. J'ai également essayé de suivre les cours de la NHK, mais
là aussi ça n'a pas marché. Je trouvais ça trop difficile et ennuyeux. Je n’aime pas le français, mais je n’ai pas le choix. Vous êtes donc ma dernière chance. »

La conversation relatée ci-dessus s’est déroulée il y a 10 ans déjà. C’était avec une nouvelle cliente qui voulait apprendre
le français en vue d'améliorer ses chances d’être promue.

Je dois admettre que ce fut une première prise de contact assez terrifiante. Aujourd’hui, je soutiens toujours Madame S. dans son apprentissage.  Je repense souvent à cette conversation qui m’a énormément marquée : il n’y a rien de pire pour un enseignant que d’entendre un apprenant ayant eu une expérience aussi négative dès ses premiers pas dans la langue française. Mais ce qui est encore plus frappant, c'est que je rencontre beaucoup de personnes ayant vécu le même genre d'expérience et qui font les mêmes remarques.

Dans les jours qui ont suivi cette première rencontre, je me suis demandé comment faire pour remotiver et aider cette personne à surmonter le mur négatif qu'elle s'était façonné. Comment faire pour renouer un lien de curiosité – à défaut d’amour- avec le français ?

Mettre en confiance dès le départ est primordial. Trop pousser à prononcer parfaitement les sons, à conjuguer sans faute,
à comprendre et appliquer les règles de grammaire sans hésitation sont bien sûr des choses désirables, mais il faut également savoir trouver un équilibre et éviter de se focaliser sur les détails. La difficulté pour un professeur est de savoir
à quel moment pousser les apprenants, et à quel moment il faut les laisser voler de leurs propres ailes, sans les corriger.

Donner à nos étudiants la liberté d’essayer, de se tromper, quitte à voir nos propres efforts pédagogiques s’effondrer bien qu’on ait passé plusieurs heures à travailler un point de grammaire, cela fait partie de notre vie de professeur. En règle générale, je tente de finir une session de façon positive pour que les participants sortent du cours avec le sentiment de contrôler un acquis. Par exemple, j’essaie d’encourager mes participants en soulignant les aspects positifs de leur communication orale. Cela permet de leur redonner confiance après un travail ayant porté sur un point de grammaire
très difficile.

De même, les étudiants ont besoin de savoir prendre le temps d’apprendre. Malheureusement, on veut souvent aller trop
vite et cela peut donner des résultats négatifs, comme en témoignent les commentaires mentionnés plus haut.

Ainsi, on me demande souvent comment faire pour améliorer ses connaissances en français plus rapidement ? Ma réponse est simple : y prendre du plaisir. Mais comment ? lisez ces conseils, et vous verrez, c’est tout à fait possible :

Premier conseil :  aménagez-vous un temps « plaisir d’écoute » : la radio est un bon moyen de s’immerger dans la musique de la langue française. Se familiariser avec les sons et l’intonation de la langue fait partie intégrale de l’apprentissage. Essayez d’écouter la radio tous les matins ou soirs, à la même heure si possible, mais surtout résistez à la tentation de vouloir tout comprendre, ce n’est pas le but !

Second conseil : aménagez-vous un espace « visuel » :  par exemple, mettez votre téléphone portable en mode « français », de façon à exposer votre regard à la langue aussi souvent que possible. Ou bien jetez un coup d’œil sur les titres de journaux en téléchargeant les applications de la presse en français.  C’est un bon moyen de s’habituer à une lecture rapide sans avoir à tout déchiffrer, les nouvelles touchant souvent les mêmes sujets dans le monde.

Troisième conseil : aménagez-vous une pause « plaisir audiovisuel » : profitez de regarder la télévision en français.
La chaine TV5 Monde propose de très bonnes émissions provenant de tous les pays francophones.  Choisissez une heure ou bien une émission que vous pouvez regarder tous les jours. 10 minutes suffisent. Mais là aussi, évitez de vouloir tout comprendre, cela gâcherait votre plaisir !

Ou encore regardez un film, mais sans sous-titres : trop difficile ? Et pourtant, avec mon groupe de participants de l'AFJS, nous avons commencé à échanger des DVDs de films français non sous-titrés. Ce système connait un grand succès :
les participants non seulement découvrent des acteurs moins connus en dehors de la France, mais donnent aussi des appréciations entrainant des discussions spontanées.

Quatrième conseil : ménagez vos attentes. Adoptez une approche plus globale at moins détaillée dans votre apprentissage. Soyez à l’aise avec l’inconnu, erreurs inclues. Cela veut dire : se lancer et essayer de s’exprimer autant que possible pendant les cours. Posez des questions, tentez de justifier votre raisonnement. N’hésitez pas non plus à signaler ce que vous ne comprenez pas : votre professeur(e) vous en sera reconnaissant(e) : cela lui donnera l’occasion de ralentir et de revoir son explication afin d’en trouver une plus adaptée ou facile à comprendre.

Dernier conseil : aménagez-vous un temps «plaisir de la libre expression » : si possible, trouvez un moyen de prolonger votre pratique du français en dehors de vos leçons. Avant l’état d’urgence, notre groupe se réunissait souvent après le cours autour d’un petit apéritif pour discuter de toutes sortes de sujets. Cette façon informelle de pratiquer la langue permet
de renforcer ses connaissances sans que l’on s’en aperçoive. Ajoutez à cela les bons moments liés à l’apéritif !

La joie de pouvoir communiquer et ne pas céder à la frustration. Facile à dire, oui, mais ce qui est beau avec les langues, c’est que leur apprentissage est infini. Il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir, à apprendre et
à approfondir. Être régulier dans son acquisition est important, alors tentez de trouver un équilibre entre « l’étude du français » et « le plaisir de l’apprendre tranquillement ». Vous progresserez plus vite que vous ne le pensez !

 

                       Valerie Zia Galichet-Honda 


Bonjour,

Je suis professeure de français pour l’Association Franco-Japonaise de Shonan à laquelle je suis très reconnaissante de m’avoir donné l’occasion non seulement d’enseigner ma langue maternelle mais également de connaître mes charmantes élèves.

En fait, j’ai commencé à enseigner le français à Kamakura tout à fait par hasard, uniquement pour un remplacement pendant les vacances d’été. Et puis les élèves m’ont demandé de continuer les cours, elles m’ont présenté d’autres personnes désirant apprendre le français et en 2019, j’ai été contactée par M. Hikita de l’AFJS pour créer un cours destiné aux débutants.

Ainsi, petit à petit, je suis redevenue professeur et j’ai redécouvert le travail et les joies de l’enseignement.

Le travail, parce qu’il faut préparer les cours, rechercher la signification exacte des mots et des expressions, inventer des exercices pour la conversation.

Et les joies parce que c’est merveilleux de voir des personnes de tous les âges, venues de tous les horizons, s’intéresser à la langue et à la culture de mon pays.

Parce que c’est très encourageant de constater leurs progrès lorsqu’ils ou elles sont capables de s’exprimer en français oralement ou par mail.     

Parce que j’ai un sentiment profond d’échange et de connivence avec tous ceux que je côtoie par le biais du langage, qui sont devenus des amis bien plus que des apprenants.

Et enfin parce que, très égoïstement, l’enseignement du français m’apprend beaucoup de choses. J’ai ainsi appris pourquoi l’on disait
un demi alors que le verre de bière ne fait qu’un quart de litre, l’origine du mot bateau-mouche ou encore l’histoire de la ville de Deauville.  

J’ai appris également beaucoup de choses sur l’histoire de la ville de Kamakura et grâce aux contacts humains et aux découvertes culturelles, j’ai pu progressivement m’intégrer et aimer cette ancienne capitale du Japon que je n’aurai jamais penser habiter un jour.

J’espère que les membres de l’AFJS et leurs amis auront l’envie de venir nous rejoindre pour de véritables échanges entre la France et
le Japon.

 

Elisabeth